les-Téméraires

Ce cadre a été conservé par la famille Elfeteriou jusqu’à aujourd’hui (les aléas de l'état civil transformèrent le N en U de ce joli nom de famille grec). Il commémore la mort d’Alexandre Elefterion, jeune résistant « téméraire » deporté à Flossenbürg et mort là-bas le 7 janvier 1945.

Alexandre est né le 29 janvier 1925 à Montceau, d’un père d’origine grecque. La famille demeurait 6, place du marché au Bois-du-Verne. Alexandre travaillait comme manœuvre à la mine, au puits de Plichon. 

D’après l’interrogatoire de la Section des Affaires Politiques (SAP) de Dijon réalisé en mai 1944, il est entré au Front Unitaire de la Jeunesse Patriotique (FUJP) en janvier 1944, recruté par un de ses amis, Robert Thomas. Ses camarades résistants le surnomment alors "cacahuète". 
Il dit aux policiers qui l'interrogent ne pas avoir fait de « coup » pour la Résistance ; il avoue seulement avoir tenté, en vain, de recruter des copains.
Son arrestation par la SAP a lieu le 28 avril 1944, elle est consécutive aux aveux de jeunes camarades arrêtés quelques mois auparavant (voir « Les Téméraires » pages 270 à 274).
D’abord incarcéré à Chalon-sur-Saône, il est transféré avec les autres Montcelliens à la prison de la butte de Besançon. Remis aux autorités allemandes, ils sont déportés à Dachau le 26 juin 1944. Alexandre y est enregistré sous le matricule 74879.

Carte établie par l'administration du camp de concentration de Dachau le jour de l'arrivée d'Alexandre Elefterion 

Après la quarantaine, il est transféré à Flossenbürg et ré-immatriculé 13133 puis affecté au terrible commando de Hersbrück. La vie y est terrible, les déportés y travaillent sous les coups jusqu’à l’épuisement. Alexandre est rapatrié mourant au grand camp de Flossenbürg dès les premiers jours de l’année 1945 et y meurt quelques jours après. Les archives de Flossenbürg indiquent qu'il est mort le 7 janvier. 

Carte listant les vêtements fournis à Alexandre dans le camp de concentration de Flossenbürg et indiquant sa mort le 7 janvier 1945