La grève des mineurs de 1948
Dans la préface des "Téméraires", Robert Chevrot place l'épopée résistante dans les temps longs de l'histoire régionale, soulignant que le peuple de cette contrée bourguignonne avait une vieille tradition de révolte : "Des humbles qui, inspirés par l'esprit de groupe ou par un chef charismatique, forts de leurs convictions, armés de leur seul courage, vont se dresser pour défendre les valeurs naturelles que sont la fidélité, la justice, la liberté, le droit de nourrir sa famille et de mener une vie digne. Combat impétueux, désordonné, téméraire, dérioire mais magnifique !".
Est-ce si différent ailleurs ? Peut-être a-t-on simplement la chance d'en avoir mieux gardé la mémoire.
Nous-mêmes, en préparant le livre et en découvrant ce qu'avait été la réalité des groupes de jeunes résistants des quartiers, avions été frappés par la proximité de ce mouvement avec celui de la Bande Noire, 60ans auparavant.
En lisant récemment l'étude de Gérard Burtin sur la grève des mineurs de 1948, parue dans le cadre de l'Institut d'Histoire Sociale 71 de la CGT, nous avons retrouvé bien des composantes de ces mouvements. Loin de nous l'idée de voir dans cet épisode un modèle de l'autonomie ouvrière, car le jeu propre des communistes est bien connu sur fond de Guerre Froide et de chambardement politique intérieur ; il n'en reste pas moins qu'au delà de ces inspirateurs occasionnels, c'est une fois encore un vrai mouvement sociologique des gens d'en bas qui éclata alors...