les-Téméraires

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3 juillet 1943 - Qui a tué Marius Mathus ? Le tueur probable.

 

Qui est André Ménelet ?

 

MENELET André BRSGM TAndré MENELET, in dossier personnel SHD

 

 

Il est aujourd'hui facile de répondre à l'interrogation soulevée dans le procès-verbal par l'inspecteur principal Marius Desvignes car l'histoire du maquis de Collonge est bien connue et a été étudiée en particulier par Jean-Yves Boursier dans son livre Chroniques du maquis (1943-1944), FTP du camp Jean Pierson et d'ailleurs (éditions de l'Harmattan, février 2000). Il détaille l'expédition dans le Beaujolais menée sous le commandement de Raymond JOUREAU "Réveillé" à partir du 15 mai 1944.

Avenas, from Boursier 2(Cliquer pour agrandir)

 

De toute évidence le nom recherché par JOUREAU et rapporté en 1947 à l'inspecteur Desvignes était bien MENELET et non MELLET.

 

Notons au passage que deux jeunes de Montceau allaient être tués dans cette affaire, Roger CHOURRIST et Karol KLUS, Polonais de la cité Jules Chagot - voir sur Respol71.com.

 

Les dossiers personnels conservés aux SHD, à Caen comme à Vincennes, allaient nous apporter quelques précisions.

 

André MENELET est né le 1er avril 1920 à Chalon-sur-Saône, mais la famille vécut surtout au Creusot, 43 rue Anatole France. André travaillait comme apprenti boucher à l'abattoir du Creusot ; le dossier SHD contient un court récit de son départ pour la campagne, puis le maquis, rédigé par son père après la guerre :

 

  " Début juillet 1943 au Creusot, s'étant blessé volontairement pour éviter le départ en Allemagne, le commissaire central du Creusot (Rousseau) l'a fait arrêter et conduire à Autun pour comparaître devant les autorités allemandes comme réfractaire récidiviste. Il réussit à s'enfuir et entra en clandestinité à Germagny, puis prit part aux opérations de résistance ; entra en résistance organisée au début de janvier 1944. Fut tué à l'ennemi au combat dans une embuscade le 25 mai 1944 à Avenas (Rhône)."  

 

A Germagny vivait en effet sa grand-mère paternelle ; un témoin (entendu en 2013) atteste de sa présence et se souvient de ses premiers temps au village où les gamins allaient voir la blessure impressionnante qu'il s'était faite à la main pour échapper au STO.

Avec une datation légèrement différente, le responsable de la résistance communiste pour l'arrière pays Chalonnais, Gaston DUBOISSET "Taussac" (contrôleur des contributions indirectes à Buxy) rédigea une attestation retrouvée au dossier d'Andre MENELET ; à côté figure celle de Raymond JOUREAU.

 

Attes

 

 

Analyse de ces données :

 

1/ Il est parfaitement vraisemblable que Raymond JOUREAU, militant et responsable syndical des mineurs de Montceau, ait discuté de la situation dans le bassin minier avec ceux de ses hommes qui en étaient originaires, tout comme avec ce creusotin "Radis" qui y aurait mené une action notable...

2/ Les évènements à l'origine du départ de MENELET du Creusot en direction de Germagny laissent parfaitement la place à une éventuelle mission à Montceau le 3 juillet 1943, pour y perpétrer l'attentat qui couta la vie à Mathus.

3/ Ajoutons que le départ du Creusot pour Germagny peut même trouver-là une bonne raison supplémentaire, celle de brouiller toute piste qui aurait pu faire remonter à lui...

4/  Notons aussi que son enrôlement dans les équipes de Gaston DUBOISSET peut accréditer l'hypothèse de sa connexion avec les niveaux responsables du parti, Jean-Yves Boursier ayant souligné que Duboisset, qui dirigeait l'arrière pays Chalonnais (zone sud de la Saône-et-Loire) était en contact avec les responsables de la zone-nord où se trouvaient le Creusot et Montceau.

 

 

Conclusion - Tient-on enfin avec André MENELET le véritable homme de main utilisé par le parti communiste pour assassiner Marius MATHUS ?

On voit que la révélation faite par Raymond JOUREAU a beaucoup de crédibilité.

Pour qu'elle puisse être considérée comme définitive, il serait préférable qu'une autre source vienne la confirmer.

 

Diverses rumeurs circulant à Montceau-les-Mines ont parfois mis en avant d'autres noms ; le Syndicat des Mineurs a longtemps prétendu détenir une lettre cachetée qui révèlerait la vérité ; si elle existe encore, il serait sans doute temps de l'ouvrir...

 

Point final, ou bien ... à suivre ??

 

 

 

 

 

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17/12/2020
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