Résistance gaulliste et syndicat des mineurs
Une pièce importante retrouvée récemment aux archives départementales de Dijon
(série 1205W, service régional de police judiciaire)
La pièce qui réhabilite définitivement Jean-Marie TISSIER
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Il s'agit d'une attestation écrite en 1970 par le "capitaine François", nom de guerre de l'ingénieur Georges GRIVEAUD, ancien chef de l'Armée Secrète gaulliste pour le bassin minier, fondateur en 1943 (avec son collègue l'ingénieur Dourille) du MORB = Mouvement ouvrier de Résistance des Mines de Blanzy.
Elle précise les relations entre la résistance gaulliste et le syndicalisme minier (à la fois syndicat unique de la législation pétainiste et relais de la CGT clandestine résistante).
Ce document constitue en tout cas une importante pièce pour éclaircir la fin tragique du secrétaire du syndicat, Jean-Marie Tissier, assassiné par le communiste Antoine Bar, "le Barbu", au lendemain de la Libération. (voir article lien ICI)
Après avoir souligné l'engagement de Tissier au service de la résistance, le capitaine François suggère clairement que la cause de sa mort tient à la confiance dont il jouissait de la part des commandements départementaux aussi bien AS que FTP, qui venaient de le confirmer dans sa fonction de secrétaire du syndicat des mineurs. Doté d'une telle légitimité au moment de la Libération, il constituait dès lors un personnage indéboulonnable pour qui viserait à prendre légalement le contrôle du syndicat... Mais il devenait aussi un homme à abattre pour ceux qui étaient prêts à tout pour atteindre cet objectif.
A l'opposé de beaucoup d'attestations apparues après la guerre, soulignons que celle-ci, produite en appui à une nième demande de pension de la veuve de J.M Tissier, est peu suspecte d'être une attestation de complaisance, tant Georges Griveaud est resté connu pour sa grande rigueur et sa profonde honnêteté.
Au surplus, il n'hésitait pas à s'avancer enfin à contre-courant, s'exprimant en 1970 sur un sujet resté tabou à Montceau. On ne peut que regretter les 25 années de silence où l'assassinat de Jean-Marie Tissier fut laissé à la merci de rumeurs infâmantes de collaboration, apparemment utiles à la tranquillité du petit monde politique montcellien.
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